Les Boucaniers de Caprica
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Article sur Battlestar Galactica / Meme s´il date un peu...

Aller en bas

Article sur Battlestar Galactica / Meme s´il date un peu... Empty Article sur Battlestar Galactica / Meme s´il date un peu...

Message par Gilarwen Ven 4 Mar - 14:41

La SF dépoussiérée
Battlestar Galactica

Série, les mercredi ou jeudi sur NRJ12

Laissés en suspens après la diffusion sur la chaîne américaine SciFi de l’épisode 10 de la saison 4, Revelations, les téléspectateurs américains devront patienter jusqu’en 2009 pour connaître la fin de Battlestar Galactica. Retour sur une série intelligente, qui a renouvelé les codes de la SF et ouvert la voie à ses successeurs.
Au commencement étaient Star Trek, V ou les Envahisseurs. S’ils constituent l'âge d'or de la série SF (entre les années 60 et 80), ces programmes sont aussi à l'origine de quelques tics du genre dont on se serait bien passé. A commencer par les looks kitsch des humains comme de leurs ennemis. Crée en 1978 par Glenn A. Larson (également à l'origine de K-2000), Battlestar Galactica possède les mêmes défauts que ses congénères : dialogues insipides, humour très appuyé (surtout pour une série qui traite d'un génocide humain !), très peu réaliste (décors et costumes en carton-pâte), la série ne durera qu'une petite saison. 25 ans plus tard, Ronald D. Moore entreprend de réaliser un remake qui dépassera de loin l'original.

L'histoire et les personnages demeurent identiques d'une version à l'autre, mais le traitement change du tout au tout. L'idée originale reste classique : les hommes, qui vivent au sein de 12 planètes appelées colonies ont crée des machines, les Cylons. Ayant acquis une conscience, les robots se rebellent et déclenchent une guerre qui s'achève par une trêve. Pendant plus de 40 ans, les Cylons évoluent, s'arment et créent une nouvelle génération ayant forme humaine. Espions au sein des humains, ils attaquent alors les 12 colonies, provoquant le génocide de la race humaine. Les 40 000 survivants vivent au sein d'une flotte civile spatiale, protégés par le navire militaire Battlestar Galactica - vieille gimbarde à la retraite au début de l'histoire, mais qui a eu le bon goût de ne pas fonctionner en réseau... Traqués par les Cylons, les derniers humains s'accrochent à une prophétie des dieux de Kobol (leur religion) : ils doivent trouver le chemin d'une 13ème colonie légendaire, la Terre.

So say we all

La force de Battlestar Galactica se niche dans l'exploitation originale d'un concept classique de la SF, et dans la variété des thèmes, des personnages et des niveaux de lecture possibles. Stylistiquement, la série se rapproche de Star Wars en plus épurée, fluide et cohérente. Inhérents au genre SF, les combats spatiaux, sortes de ballets parfaitement agencés entre Cylons et Humains, loin des effets spéciaux tape à l'œil de Stargate SG1 ou Atlantis, s'avèrent une réussite sans égal. Le traitement réservé aux personnages - aussi bien principaux que secondaires - est tout aussi probant. Là où les séries SF traditionnelles se focalisent sur un combat manichéen entre bons et mauvais et proposent des personnages stéréotypés (le commandant, la belle, le rebelle, le rigolo...), les scénaristes de Battlestar Galactica se jouent des codes en vigueur. Ils font constamment évoluer les piliers de la série (le commandant Adama, son fils Lee, la Présidente Roslin...) vers des aspects inattendus de leur personnalité.

L'égocentrique Gaïus Baltar (James Callis dans le rôle de sa vie) en est un bel exemple : en partie responsable du génocide humain, il deviendra Président des colonies, sera jugé, et endossera finalement le rôle christique de celui qui doit amener les humains à ne croire qu'en un seul Dieu. Tout comme Kara Thrace, pilote de Vipers alcoolique et auto-destructrice, le colonel Tigh, le Chef Tyrol ou Shannon «Athéna» Agathon, Gaïus Baltar n'est pas étiqueté méchant ou gentil. Il suit sa destinée tortueuse, comme les autres protagonistes. Et que dire des Cylons ? Personnages à part entière, ils évoluent jusqu'à apparaître parfois plus humains que les humains. Leurs motivations, leurs relations et leurs buts diffèrent selon les modèles - voire entre une même série de clones. Ils ne représentent pas forcément l'ennemi puisque certains d'entre eux n'ont décelé leur véritable nature qu'à bord du Galactica. Les deux camps ont affaire à des mutineries, des cas de conscience, des histoires d'amour... Il fallait oser développer à ce point les Cylons, machines responsables de la quasi-disparition de la race humaine. Mais finalement, n'était-ce pas écrit ? Ces êtres immortels (ils se téléchargent à leur mort avec leurs souvenirs dans un autre corps identique) ne font-ils pas partie de l'évolution ? Les humains méritent-ils de survivre ? C'est la question plutôt dérangeante qui est posée dans la saison 4.

La relève

Série complexe, avec ses multiples intrigues en flashback et ses métaphores de notre société, spirituelle, visuellement très réussie, Battlestar Galactica annonce peut-être un changement bénéfique du genre SF à la télévision. Un traitement des personnages moins bipolaire et des intrigues dignes des grands dramas sans pour autant perdre l'identité très particulière à ce genre de programme (combats, effets spéciaux à utiliser à bon escient). Le chef-d'oeuvre de Ronald D. Moore, adulé par Quentin Tarantino, arrive malheureusement à son terme au bout de quatre saisons presque sans temps mort. D'ailleurs, la clé des bonnes séries ne se nicherait-elle pas dans le courage de savoir dire stop quand on n'a plus rien à dire ? En tout cas, plusieurs successeurs à Battlestar se profilent, notamment son spin-off, Caprica, qui revient sur la première guerre qui opposa Cylons et Humains. La chaîne Sci-Fi possède aussi dans ses tiroirs un projet plutôt fun, Revolution, l'histoire de la naissance des Etats-Unis à 50 années lumières de la Terre saupoudrée d'une guerre des familles façon Montaigu et Capulet.

Les dérivés

Et puis Star Wars, la série, devrait voir le jour. Même si le label impose le respect, le mouvement de recul est inévitable. Ne faut-il pas inventer une nouvelle histoire plutôt que de se repasser encore et toujours les vieux tubes ? Si Battlestar Galactica est un remake, il n'a cependant rien à voir avec l'original. Le salut de la série SF viendra peut-être des Anglais qui ont su apporter leur british touch avec des shows comme Dr Who. La BBC justement va lancer Outcasts, les aventures de repris de justice sommés de coloniser une nouvelle planète pour sauver l'humanité.

Il faut espérer que Battlestar Galactica ne soit pas qu'une exception dans l'univers de la SF, aujourd'hui écrasé par la franchise Stargate (SG1, Atlantis, Universe), série fadasse dont le seul attrait repose sur la gueule des différents monstres à combattre. En attendant de savoir qui est le dernier Cylon caché au sein du Battlestar (et si trouver la Terre est vraiment la solution pour les Humains, et si le Dieu unique de Baltar et Numéro 6 existe, et si et si...), les Américains pourront découvrir à la rentrée deux séries qui ont pioché du côté de la SF : Fringe, de J.J. Abrams et Dollhouse, de Joss Whedon. Quant au fan français, il peut toujours regarder les redif de Dr Who sur France 4 ou de Battlestar Galactica sur SciFi et NRJ12... et ronger son frein.

Gilarwen
Gilarwen

Nombre de messages : 202
Age : 50
Date d'inscription : 11/02/2011

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum